Mont Choungui
Il y a des lieux qui sont de prime abord sympathiques, qui font partie du paysage, presque du quotidien ; tel le Mont Royal dominant Montréal, ou la butte Montmartre à Paris.
Le Mont Choungui pourrait être de ceux là, lui qui fait si belle figure sur décor de fond de carte postale (sur la photo, vue de Tahiti plage). A Mayotte, on côtoie souvent sa forme arrondie, pourvu qu'on descende un peu au sud de l'île. Puis, un jour, forcément, on tente l'ascension. Le Mont révèle alors son caractère, brut et irascible. La balade de santé se transforme rapidement en ascension, puis en escalade, voire... en cauchemar. Le corps rejoint rapidement ses limites et la moindre faiblesse peut se payer cash. Après une âpre lutte, où le soleil rejoint sans sourciller le camp des éléments contre l'humain, la conquête est accomplie, ou pas. Quoiqu'il en soit, après cela, le regard sur Le Mont change. Le respect s'ajoute alors à la sympathie, ou ce qu'il en reste.
Regardez la famille Lebrun-Assiad à la conquête du Mont Choungui
(téléchargement : 2 min.)
Le mot du jour : ''Caribou''
Alors que je sors de la maison avec Zack pour aller chez Houlam, un ami mahorais qui m'a invité.je croise les enfants des voisines, au coin de la maison.
- ''Zackariiiiie !!!''
Ils crient en l'apercevant et s'approchent en courant : Elma, Djameldine, Souelma, etc... La plus grande prend Zack dans ses bras et le couvre de mamours et de choukouchouk. Zack leur fait son plus beau sourire, tournant la tête vers chacun d'eux. Tous veulent le prendre dans leur bras. En un instant, l'aînée entre dans la maison familiale, emportant Zackarie avec elle. Je n'ai que le temps de la suivre du regard. Après quelques secondes, elle ressort :
- ''ma grand-mère te dit Caribou !''
- ''Hein ? Caribou ?''
???
Caribou veut dire ''bienvenue'' en mahorais, mais il est utilisé dans plusieurs sens un peu comme le ''welcome'' anglais. Je réfléchis...
- ''Elle te dit de venir.''
- ''Ah ! Ok, je comprends.''
Je rentre donc à l'intérieur de la maison. La matriarche est assise dans un fauteuil entourée d'autres femmes. J'explique alors que je suis obligé de décliner l'invitation, car suis attendu chez Houlam (qui, en passant, est aussi son neveu). Elle semble attristée.
- ''Une prochaine fois, inch'Allah''
- ''Inch'Allah''
Je récupère Zack et nous reprenons notre route, non sans une petite pensée pour le sympathique animal, qu'on n'a pas du voir dans le coin depuis des millénaires...
A la recherche du zébu...
L'Aid El Adha approche, à l'occasion de cette fète religieuse, les musulmans sacrifient en principe un agneau en souvenir du geste d'Abraham*. Mais à Mayotte, peu d'agneaux sacrifiés, car c'est une viande que les mahorais ne consomment pas traditionnellement. On trouve surtout des capris (famille de la chèvre). Ils sont plutôt frêles et vendus jusqu'à 750 euros ! Un agneau est vendu en moyenne 280 euros en métropole et qui plus est bien enrobé. C'est la rareté de la bête qui explique ce prix.
La tradition est donc de sacrifier un zébu (voir photo ci-dessous). Mais attention, cela est réservé aux plus aisés qui partagent l'animal à 7. Le prix moyen du zébu est de 2500 euros. Quant aux familles modestes, c'est à dire la grande majorité, elles se contentent de sacrifier un poulet.
Voici un zébu que j'ai pris en photo en revenant de la plage de Jimaweni, comme vous pouvez le constater, il est plutôt maigre et représentatif des zébus de Mayotte.
Pour les musulmans venus de métropole, la recherche du zébu est particulièrement difficile. Plusieurs se font avoir en achetant des zébus trop vieux et dans ce cas il faut au moins une nuit pour cuire la viande (et avoir de bonnes dents tellement la viande est ferme !). L'idéal est de trouver un zébu ayant deux ans (qui est d'ailleurs l'âge minimum requis). Les mahorais ont leur réseau, ils réservent en général leur bête un an à l'avance, du coup, ils sont mieux servis. Certains musulmans métropolitains se débrouillent aussi en parvenant à intégrer un groupe de mahorais pour partager la bête plutôt que de rester entre muzungus**.
* Abraham sacrifia un agneau en lieu et place de son fils ainé
** muzungu : terme utilisé par les mahorais pour désigner les blancs
En prévision, un article sur les festivités de l'Aïd El Adha...
Mayotte et sa faune
VELELLA VELELLA
Après un voulé entre collègues à la plage de Soha, c'est la baignade à Tahiti plage. Zackarie fait toujours de merveilleuses rencontres, petites et grandes, comme d'habitude, les filles lui courent après.
Château de sable avec Elise à Tahiti-plage
Rencontre avec Lisa et sa famille à la plage de Soha.
Petit moment de détente dans l'eau avec sa maman et soudain, Zac pousse un hurlement de douleur,moment de panique, je ne sais pas ce qui se passe, j'imagine le pire, un requin peut-être...J'arrache le petit des flots, il a toujours ses deux jambes. Et soudain, je sens sur tout mon corps comme une sensation de brûlure. Je n'ai pas le temps de me préoccuper de moi Zac continue à hurler, je lui retire sa combinaison, tout en appelant le papa qui nageait au large. Je ne comprenais toujours pas ce qui arrivait, un homme passe à ce moment là et me dit: ''vous avez dû rencontrer un nuage de méduses'' et ajoute: ''elles ne sont pas venimeuses''. La tension redescendit aussi vite qu'elle était montée !
Je vous présente la velella velella. Nous en avons retrouvé une dizaine échouées sur la plage. Elle n'est pas très urticante, la sensation de brûlure n'a duré que 20 minutes environ mais il paraît que cela dépend de la sensibilité de chacun. Sur le corps, elle laisse des traces rouges avec des sortes de boutons comme des piqûres d'orties mais cela disparaît vite aussi. L'eau était chaude ce jour là, apparemment c'est ce qui fait qu'il y'en avait particulièrement.